Le fardeau caché des proches aidants invisibles au Canada
De récentes recherches exposent la réalité souvent méconnue et sous-estimée des proches aidants du Canada. Bien que près des deux tiers des Canadiens aient déjà endossé ce rôle d’une manière ou d’une autre, la moitié d’entre eux se sentent invisibles, soit parce qu’ils ne s’y identifient pas, soit parce qu’ils pensent que les autres ne le feraient pas. En effet, les résultats révèlent qu’être proche aidant est un rôle exigeant, tant sur le plan physique qu’émotionnel. Quatre d’entre eux sur cinq ne sont pas préparés à l’ampleur de la tâche et sept sur dix sont amenés à accomplir des soins sans formation adéquate. Même si l’importance des proches aidants est largement reconnue, un grand nombre d’entre eux continuent d’assumer leurs responsabilités sans bénéficier du soutien, de la visibilité, ni des ressources nécessaires.
Principales constatations


1. Le rôle de proche aidant est très répandu, mais passe souvent inaperçu
- Environ 2 personnes sur 3 au Canada ont donné des soins, le plus souvent sous la forme de suivis réguliers, de soutien émotionnel ou d’aide avec les tâches de la vie quotidienne, comme faire la cuisine et les courses.
- Parmi celles qui consacrent au moins 15 heures par semaine à des soins informels, la grande majorité le fait bénévolement. Dans le présent rapport, on parle de personnes proches aidantes.
- Près de la moitié des personnes proches aidantes se sentent invisibles : soit elles ne se voient pas comme aidantes, soit elles ont l’impression que les autres ne les voient pas comme telles, le plus souvent parce qu’elles donnent « un simple coup de main » à un proche.
2. On sous-estime les exigences liées au rôle de proche aidant
- La plupart des personnes proches aidantes n’étaient pas préparées à la charge physique et émotionnelle. Plusieurs disent manquer des activités sociales, quitter le travail tôt, faire des sacrifices personnels et souffrir d’épuisement.
- Selon près de 9 personnes sur 10 au Canada, ce rôle est plus difficile et complexe que la croyance. Toutefois, environ 1 sur 3 pense que les personnes proches aidantes l’ont volontairement choisi.
3. Beaucoup de personnes proches aidantes se sentent prises au dépourvu et laissées à elles-mêmes
- Environ 2 personnes proches aidantes sur 3 affirment ne pas s’être senties prêtes à assumer leurs responsabilités la première fois et plus de la moitié ignorent quelles ressources de soutien sont à leur disposition.
- Sept sur 10 affirment effectuer des tâches pour lesquelles elles n’ont pas la formation nécessaire, alors que moins de 1 sur 3 dit avoir reçu un soutien professionnel.
4. On reconnaît le rôle de proche aidant, sans tout à fait le comprendre
- La plupart des personnes au Canada conviennent que le rôle de proche aidant ne se limite pas à donner une aide médicale ou à vivre avec une personne ayant des besoins. Pourtant 2 sur 5 – notamment de nombreuses personnes proches aidantes – le perçoivent comme un simple coup de main.
- Alors que 4 personnes sur 5 pensent que tout le monde peut devenir proche aidant, environ la moitié se sentiraient prêtes émotionnellement à ce rôle et seulement 1 sur 3, financièrement. Celles qui donnent déjà des soins se sentiraient un peu plus prêtes émotionnellement.
Léger est la plus grande société canadienne d’études de marché à service complet. Un sondage en ligne a été mené auprès de 2 000 Canadiennes et Canadiens âgés de 18 ans ou plus entre le 1er et le 18 août 2025 au moyen du panel en ligne de Léger. Le panel en ligne de Léger compte environ 400 000 membres à l’échelle nationale et a un taux de fidélisation de 90 %. Un échantillon probabiliste de même taille donnerait une marge d’erreur d’environ +/- 2,2 %, 19 fois sur 20. Aux fins de ce sondage, on entend par « personnes proches aidantes » les Canadiennes et Canadiens qui affirment effectuer ou avoir effectué régulièrement au moins une tâche de proche aidant et y consacrer bénévolement au moins 15 heures par semaine.


